Avec mon voisin et partenaire d’entrainement Mickael Blanchard, ça faisait longtemps que l’on voulait faire une épreuve ensemble. On s’est donc décidé pour le raid Bombis.

Ce raid, du même format que l’Obivwak, propose deux journées de CO en autonomie dans le Morvan. (Pour ceux qui ont séché leurs cours de Géo, c’est en Bourgogne).

Direction le lac des Settons, en compagnie de Julien Charlemagne en covoitureur. Après la semaine caniculaire, les températures ont bien baissées et on prévoit même des orages dans le weekend.

Nous optimisons les sacs, qui doivent contenir toute la nourriture et le bivouac pour 2 jours de course (seuls l’eau et la bière sont à disposition le samedi soir). Au total, les sacs font moins de 5 kilos. Je suis content, je vais enfin pouvoir courir 2 jours avec le même slip, sans que cela ne choque quelqu’un.

Top départ !

Il y’a peu d’équipes sur le parcours élite, mais la concurrence est bien là, tout le monde peut prétendre à la victoire. 13 h, le départ est lancé. Nous partons dès les premiers postes avec une autre équipe que l’on verra beaucoup ce weekend : les Vosgiens, Bastien Mengin et Baptiste Petin. L a forêt est très belle et propre, et les postes s’enchainent vite.  Mickael est comme chez lui, il a l’impression de courir en Touraine, le relief en plus. Je n’oriente quasiment pas, Micka et Bastien orientent, je fais seulement le contrôle et la sortie de postes. De temps en temps, nous essayerons de distancer nos adversaires à la faveur de partie courante, mais impossible de les semer… Pendant ce temps là, la Famille Page (Père et Fils !) ont pris les devant à la faveur de meilleurs choix d’itinéraire. La première journée se jouera dans le dernier quart d’heure. Bastien Mengin est pris de crampes à 3 postes de la fin, perdant notre contact. Et nous rattraperons les Page à la dernière balise. Nous profitons du dernier kilomètre de route pour leur mettre 40 secondes, ce qui nous permet de finir cette étape en tête avec ce petit écart, et 2 minutes 30 d’avance sur les 3°, les Vosgiens.

Micka dans les bois.

Bivouac très convivial au bord du lac des Settons, la baignade de récupération est vite écourtée par les orages qui perturberont la soirée et la nuit.

Le bivouac du soir.

Le réveil a lieu sous la pluie le lendemain matin. Comme nous sommes en tête, nous partirons les premiers, avec l’écart réel sur nos poursuivants. Dans la soirée, nous avions établi une stratégie avec Micka. Sûrs de notre physique, l’objectif était de contrôler la course, de rester aux contacts de nos poursuivants et de miser sur notre forme pour régler la course.

7 h départ. Nous récupérons les postes et commençons le report. Les Page arrivent, mais contrairement à la veille, ils prennent un peu de temps. Les Vosgiens arrivent aussi. Tout le monde s’observe. Comme personne ne file, nous prenons le temps de faire l’intégralité du report et nous partons. Forcément, nos deux poursuivants achèvent leurs reports et nous collent au basque. Nous partons donc pour cette étape à 3 équipes, et la pluie commence à s’inviter. Pour nous, c’est tout bénef, car comme nous sommes les seuls à avoir pu faire le report, nous ne sommes pas embêter pour écrire sous la pluie.

Mon rôle, poinçonner ! (et encore)

Les premiers postes se fond dans une faible luminosité. Les trois équipes font courses ensemble à un rythme de randonnée. Au poste 8, la course change de physionomie.  Bastien prend les devants dans une zone technique et va orienter pour tout le groupe pendant une heure trente. Le rythme est très élevé, lui et son coéquipier enchainent attaque sur attaque. C’est très dur dans cette zone technique et marécageuse, mais nous parvenons à ne pas lâcher prise. Bastien est impressionnant, Mickael n’arrive même plus à se mettre dans la carte à ce rythme.

Mais nous avions repéré que les dernières 20 minutes se déroulaient sur piste. Nous décidons donc de tenir jusqu’à ce moment et d’attaquer par la suite. Les Page semblent être sur la même stratégie. Ces derniers perdent cependant  la course sur une erreur de report. Ils partent donc dans une mauvaise direction à 3 postes de l’arrivée.  La victoire se jouera donc sur la route dans les 20 dernières minutes entre les Vosgiens et nous. Dès les premières foulées sur le bitume, Micka m’accroche au tire-minette et nous mettons une grosse attaque, essayant de faire craquer nos poursuivants. Mais rien à faire, ils s’accrochent. Nous arriverons finalement à les distancer sur le dernier kilomètre au bord du lac, au prix d’un effort qui me fit plus penser à un cross hivernal  qu’à une CO de 2h30…

Le bord du lac

Je termine extenué, toujours accroché à Mickael, et ce malgré une mauvaise chute qui nous a entrainé tous les deux. Les 3 derniers kilomètres ont été courus à 16 km/h.

Au final, la victoire n’a pas été très belle, mais on s’est bien bagarrés pendant 2 jours. Je retiendrai de ce weekend une météo humide, une belle course avec un bon copain, un super terrain de jeux, une belle carto, ainsi qu’un bon tracé technique.

Je recommande grandement ce raid à tous ceux qui ont aimé le Obivwak, mais celui-ci a un coté plus convivial, plus sauvage, et des tracés techniques. (Et argument principal : il y’a de la bière en vente le soir !)

Crédit Photo : Mathieu Barthélémy