Voilà déjà plusieurs années que les triathlons des neiges me démangent. Cette année j’ai décidé que je ne passerais pas à côté.

Initialement engagé sur le challenge de trois courses (1- duathlon le samedi soir, 2- trail le dimanche matin et 3- tri des neiges l’après-midi).
A quelques jours de la course, la zoom-zoom organisation nous prévient: Le duathlon est annulé, trop de glace sur le trail pour une course de nuit.

J’ai donc décidé de me rendre à Giron le dimanche matin pour courir le challenge sur les deux courses de la journée. Après une après-midi footing et une soirée sympa chez les cousins à Chambery, je quitte la ville à 6h20 direction l’Ain sauvage…

L’église du petit village m’accueille alors que le jour se lève.

giron et son accueil matinal

giron et son accueil matinal

Après avoir récupéré mon dossard, je finis ma nuit au chaud dans la voiture. Il fait -12…

Le départ est prévu à 9h et je commence à m’échauffer quelques dizaines de minutes avant.
Alors qu’il n’y avait personne quand je suis arrivé, à quelques minutes du départ les traileurs sont plus nombreux.
Le départ est commun aux deux distances. Je salue Frank Gorry qui court le challenge lui aussi. C’est un très bon traileur, raideur et surtout un excellent skieur.

3,2,1…Top départ. La petite foule s’élance dans le paysage encore endormi et gelé.

départ (via www.endurance-mag.com)

départ (via www.endurance-mag.com)

Je me place aux premières loges. Un coureur semble vouloir prendre la tête et je ne pense pas pouvoir le suivre tout de suite. Cependant je l’accroche sans mal et le dépasse même alors que nous quittons la route.
Comme prévu sur le profil nous commençons par une grande descente.
Je suis à l’aise dans ces conditions techniques et je joue avec le terrain. Les trois premiers kilo sont avalés en tout juste 10minutes. Je me retourne et ne vois plus personne.
Le parcours a rejoint une piste plus roulante et surtout moins pentue. Elle commence même par un faux plat montant.
Encore une fois, ça me convient bien, j’allonge et ça va vite.
Un moment magique: au loin un chamois me regarde, depuis le milieu de la piste. J’arrive à grande vitesse et il reste jusqu’à ce que je ne sois qu’à une petite dizaine de mètres de lui. Son pelage noir et sa taille me font penser aux chamois chartrousiens (Rupicapra Cartusiana).

vue gg earth du trail

vue gg earth du trail

Voilà maintenant 25 minutes que je cours et déjà 6kms. Beaucoup de plaisir.
Toujours personne derrière. Avec tout ce qu’on a déjà descendu, je redoute vraiment la montée…
La voici, la voilà… Outch!
Je marche d’entrée ou presque. Impossible de courir.
Ce profil ne me convient pas du tout en ce moment, j’ai pas les cuisses.

profil du trail

profil du trail

La pente est régulière et je me retourne souvent, pensant être repris rapidement. C’est Anthony Capelli du Team Intersport, récent vainqueur de la Guisanette à Briançon, que j’aperçois en premier. Il revient vite sur moi.
Je commence à souffrir car la montée est longue et sans récupération possible. J’aperçois soudain un château d’eau que j’avais vu le matin même lors de mon échauffement.
Je reprends une foulée rapide et me jure de tenir la tête pour les quelques centaines de mètres restants.
Je sens Anthony sur mes talons et je ne lâche rien.

dans le champ

dans le champ final

Après une dernière grosse montée très raide dans un grand champ, je finis sur la route montante à 15 à l’heure pour assoir mon avance.
40 minutes tout pile, content d’avoir tenu. Anthony enchaine en fait sur le 20 qu’il remportera moins d’une heure plus tard.
Belle perf à lui.
Je sers la main de mon poursuivant direct qui n’est autre que Frank.

© Jean-Claude Delachenal

© Jean-Claude Delachenal

Place à la récup. et préparation de la course de l’après-midi. Il faut installer les skis au parc à skis, le vélo au parc à vélos, manger, aller au podium du 9km, récupérer et s’échauffer…
Tout passe assez vite et me voilà déjà, pied droit sur la pédale, à jouer des coudes sur la ligne de départ avec des fous furieux du triathlon.

à 13h, nous voilà déjà repartis.
Ca roule à 8000 kilomètres/heure sur la route, ça me fait très bizarre. Voilà bien longtemps que je n’ai pas pris un départ en vélo. Et je n’aime pas ça.
Nous arrivons enfin sur un chemin et je pointe en 5ème position. Il faut jouer avec le terrain, les plaques de neige, de glace et les concurrents survoltés.
Le sol gelé rend la course rapide. Je suis vraiment dans le rouge (FC 195 avec une pointe à 202!).
Une petite descente me met à l’aise, y’a pas de doute, je suis bon vététiste mais aujourd’hui c’est pour les gros rouleurs.

Au bout de même pas 20 minutes nous avons avalé les 7 premiers kilomètres. J’arrive au parc à vélos un peu dans le rouge, mais content.
J’y enlève mon Kway, mes chaussures de vélo et y perds quelques secondes maladroitement. Difficile ici d’évaluer ma position.

Me voilà tant bien que mal reparti à pied. (chaussures lacées vraiment à l’arrache…)
J’arrive à prendre une belle foulée sur le début roulant.
Malheureusement pour moi, le profil devient rapidement semblable à la fin de course du matin: une pente raide et soutenue.
Je marche. 3 coureurs dont Frank me passent avant le parc à skis.

Au changement je ne suis pas super à l’aise. Pas facile à mettre les chaussures. Ma gourde est gelée et je dois dévisser le bouchon pour boire une gorgée glaciale.
Décidément, les transitions sont à travailler…

le parc à ski

le parc à ski

Je suis agréablement surpris par la qualité de la neige et de ma glisse. Je prends énormément de plaisir. Pas de 1, relances, recherche de vitesse…
Le beau temps est de la partie et je me régale.
Je me lance à doubler un concurrent sur les traces d’alternatif. Cette entreprise me vaut un magnifique gadin qui me ramène à la terre ferme.
Je couine un peu kilomètre 4 devant une bonne montée. Je l’avale non sans mal et relance faiblement au sommet.

Un court passage sans neige nous oblige plus loin à déchausser et courir skis à la main sur 300m.
On reprend rapidement et on retrouve des paysages communs au début du parcours.
Je finis alors par doubler le concurrent avec qui je joue au chat et à la souris depuis le début en ski et saute de ces derniers vers mes baskets. ouf.

Je suis étonnamment frais dans les jambes et me permets de doubler deux concurrents dans cette dernière partie descendante où le seul véritable danger est le terrain: plaques de glace et de neige béton.
On finit dans un grand champs, personne devant et personne derrière.

arrivée du tri

arrivée du tri

1h19, 22km, pas mécontent 🙂

Je pointe 8ème à 6 minutes 20 de Frank qui termine 2ème, bello!

vue globale des 3 boucles

vue globale des 3 boucles

Je termine donc 2ème du classement « challenge », quelques 5 minutes derrière Frank.
On discute le coup, profitant de la soupe chaude et d’une bière fraiche (merci Frank).

en voilà un week-end comme on les aime ! 🙂

les résultats
palmarès détaillé du week-end