Le Raid INP, un raid tout en chansons
Une vraie première course en tant que Baby Potatoe : « Ah tu le fais avec les Chauds Patates ? » et de lire dans le regard de l’interlocuteur pantois une forme de compassion bienveillante qui en somme veut dire : « Ah bah tu vas en c**** ! ».
« C’est dans la tête » comme dit Benoît !
Rendez-vous est donc pris jeudi après-midi pour récupérer les vélos sur le campus. Gaëtan et Benoît sont sur place, en train de bichonner leurs montures. Maxime arrivera un peu plus tard. L’ambiance est à la détente, on papote avec les uns les autres qu’on croise.
Deux des quatre vélos alors sagement adossés aux arbres disparaissent soudainement et nous plongent dans un état d’hébétude et de doute : « est-ce un signe des dieux du raid ? faut-il renoncer à notre participation ? ». Contrariété oubliée, on embarque avec le dernier bus direction de Chindrieux, près du Lac du Bourget, pour une nuit en gymnase.
Baptiste est sur place et nous attend avec ses crocos Haribo.
Jour 1 : 94km, 2400D+
Chaque veille de départ est précédée d’une « réunion capitaines » durant laquelle se précise la journée de raid, les règles…
Faire toute la 1ère journée nous paraît utopique tant il y a de kilomètres.
Au petit matin, on s’élance à pied sous un ciel grisâtre pour rejoindre de belles grosses bassines-kayaks. Une fois les patates à l’eau (c’est plus fort que moi), je me ratatine au milieu tandis que Baptiste et Benoît m’arrosent copieusement d’eau gelée et m’assomment à l’occasion (ils sont durs ces hommes !). Gaëtan et Max semblent détendus.
On accoste et on zappe une balise quelque part proche du débarquement (pas notée sur la carte, pas vue sur le terrain), on écope donc de notre première pénalité (50 points).
VTT pépère, pétanque, VTT Road book, Run & Bike au poil, CO bien orchestrée, croque-monsieur, VTT’O (crevaison, chaîne cassée, patte de dérailleur à l’agonie, mauvais choix d’ordre : ça ambiance bien !!), CO un peu chaotique, VTT (vite vite il faut rentrer !).
Beaucoup de vélo sur cette longue journée, super tandem avec Benoît qui pédale dur ! On franchit la ligne d’arrivée un peu déçus à cause des soucis techniques et des cafouillages d’orientation mais on garde le sourire et on se détend sur un fond de musique des années 90. Alerte orange pour notre secteur, la pluie s’abat violemment sur le toit du gymnase : demain s’annonce rude !
Jour 2 : 56km, 3100D+
On démarre à pied avec une belle pente puis un VTT tout en gadoue. C’est un peu les tropiques mais sans la chaleur. Il faut vite arriver à l’épreuve surprise pour éviter la queue… On inaugure donc la via ferrata-spéléo : quelques pas aériens encouragés par les conseils de ces messieurs et puis un rappel. C’est drôlement joli les souterrains !
La CO relais se déroule aussi dans une grotte, mini trail A/R et on part sur la longue section à pied : singletracks humides, on perce les nuages avec nos pieds. On avance bien, Gaëtan m’aide dans le pentu.
A la transition il y a un énorme ravito et du fromage sans croûte. Qu’est-ce qu’ils sont chouettes ces bénévoles ! S’ensuit une section vélo compliquée et vraiment pas roulante : heureusement que SuperMax est là pour prendre en charge deux vélos ! Agacé par ce chemin qui n’a de chemin que le nom, Gaëtan nous propose de remonter sur la route (celle-ci n’étant pas barrée sur la carte), on pédale 12 secondes et puis il se souvient des consignes demandant de respecter les tracés. Alors on redescend illico. Mais les signaleurs jugent que l’erreur mérite une sanction : hop -50 !
L’épreuve surprise suivante consistera en une CO yeux bandés pour Max : Gaëtan & Ben lui crient les indications pendant que Batou et moi nous jetons sur le ravito.
On part ensuite en trail et les cuisses commencent à fatiguer. Les 4 lascards sont vifs.
On repart pour du VTT « à profil descendant » : beaucoup de soutien et d’encouragements qui me font tenir jusqu’à la fin de cette section particulièrement éprouvante du point de vue émotionnel !! On arrive sous le soleil, à 40 secondes de la barrière horaire. Happy faces, big smiles. Y’a des kinés, un bar avec de la bière locale, un petit camion à pizza, un camping sympa, une rivière glaciale qui fait cryothérapie, de la croziflette végétarienne et même une marelle dans la cour (Max 1-Batou 0) ! Ils sont forts ces organisateurs !
Jour 3 : 70km, 3100D+
Ah le 3ème jour tant redouté. The last one. Levés 5h, tout le monde grelotte et affiche une chair de grosse poule. C’est parti pour un trail bien pentu puis un VTT toujours bien pentu (décidément !). Le soleil est avec nous, on a la banane. Une épreuve « spéciale » se profile à l’horizon, Max est désigné d’office ! Une fois encore, yeux bandés, il devra faire un parcours du combattant à nos côtés. On part ensuite en trail puis en run & bike. Coup de bambou puis on enchaîne avec le VTT et ses belles côtes pierreuses. On fait le petit train, Max en tête, Benoît au milieu et la minette derrière ! On remonte pas mal d’équipes. On a même droit aux félicitations du capitaine ! ^^
La CO boussole qui nous attend sera un peu floue : elle demande précision et concentration (il y a un calcul de la mort à faire et ça tombe pas rond). Les garçons sont au taquet. Moi je mange des pâtes. Ensuite c’est une CO sanglier qui se déroule sans gros souci. On repart à vélo, la fatigue se fait sentir. Batou me soutient moralement pour que je reste concentrée tandis que Benoît me tracte dans ce col interminable. Les paysages sont splendides. Allez maintenant il va falloir redescendre. La lucidité manque, le pilotage déjà faiblard s’en ressent. Les garçons redoublent de mots sympas et me disent de tenir bon… Enfin on quitte le vélo pour partir sur une ultime section à pied. Maxime est motivé pour me tracter sur les premières pentes : je décolle !
Ensuite on déroulera tous ensemble jusqu’à Grenoble. La Tour Perret approche, la CO est un peu brouillon, les postes ne sont pas à leur place. On flotte tous un peu avec la chaleur et l’arrivée si proche… Les derniers mètres sur l’anneau de vitesse dessinent de grands sourires sur nos bouilles fatiguées. On est contents, on se félicite et…on court au ravito !
C’était une belle aventure emplie de joie, de boue, de soleil et de panoramas grandioses avec à la clef une victoire.
Bravo à toute l’équipe d’organisation pour leur gentillesse et leur disponibilité.
Je suis heureuse d’avoir croisé la route de raideurs bien sympas (Pyr’Team, Yogi Tea, Chartreuse & fines herbes, d’autres dont je ne connais pas les noms) et d’avoir pu intégrer l’équipe des tubercules dorés pour cette édition du raid inp !
Julie
1 avis
roy agnes says:
Sep 26, 2015
je lis enfin ce recit et
j adore le mot de la fin » les tubercules dorées « !
extra ce recit feminin ,on ressent toute la gaiete de ton caractère Julie, un vrai rayon de soleil qui humanise du coup les machines de guerre que sont nos patates!! bien sympa de te lire.