Imaginez, vous allez dans une région que vous ne connaissez pas, mais vous souhaitez quand même vous dégourdir les jambes. Alors, un pote du coin vous explique sur une carte IGN ses chemins préférée, les jolies points de vue et la boucle qu’il faudra faire pour relier tout ça. Il vous dira aussi que pour l’eau « c’est chaud, y’en a pas beaucoup, vaut mieux que tu prévois large ». Le lendemain, vous partez donc la carte à la main, un sac plein sur le dos, et en avant la découverte.
Voilà le concept de la Solitaire des Templiers.
Cette course, 2° édition, est un peu à la marge des autres courses du Festival des templiers. Limitée à 70 personnes sélectionnées sur dossier (enfin, ça c’est sur le papier, sur ces premières éditions, pas sur qu’il y ait eu beaucoup de sélection) alors que les autres courses comptent plusieurs milliers de personnes sur la ligne de départ.
L’année dernière, lors du réveillon, j’ai raconté à mon pote Maxime Gauduin que je m’étais inscrit sur cette course. Ca tombe bien, lui aussi ! On sera au moins deux à se connaitre sur la course.
3 semaines avant la Solitaire, nous faisons le trail des Glières, un trail bien trapu et technique de 60 km et 4000 m+ qui se court en duo. Nous la faisons ensemble histoire d’appréhender la difficulté (ce sera la première fois pour moi que je cours sur un trail de + de 55 km). Nous le finissons en 9h sans être trop entamé, avec maintenant la gestion de la durée et la distance dans les jambes.
J-1, nous allons ensemble retirer les dossards. Que des sportifs en manchons de compressions, coupe vent UTMB et camel sur le dos, pour éviter la déshydratation la veille de la course. Accessoirement, on nous donne l’heure de rdv qui était jusque là inconnu : 5h du mat.
J-0, 5h du mat, on est une petite centaine à attendre le bus. Le bus arrive. Sagement, on embarque. Dedans, un G.O nous fait le briefing d’avant course : il faudra donc trouver une trentaine de balises 15*15 cm. L’itinéraire privilégié est surligné en bleu sur la carte, et des petits bouts de ficelles seront sur place pour indiquer l’itinéraire.
Cette année, le bus s’arrête à Roquefort. Et nous, nous partirons des caves de Roquefort société. Avec Max, nous nous étions mis d’accord de faire la partie de nuit ensemble, pour maximiser notre départ. On s’élance, et dès le début quelques choix d’itinéraires se présentent à nous.
Pour résumer la course, je voulais à la base publier les cartes, et montrer postes par postes les différents choix d’itinéraires. Mais laissez moi vous expliquer pourquoi je ne le fais pas :
Dès la première heure de course, en nocturne, nous prenons la tête accompagné de l’ami Steve Leconte d’XTTR qui à tendance sur cette première partie, à aller un peu à droite à gauche. Le levé de soleil sur les Causses et les chaos rocheux est vraiment splendide, on est content d’être là.
Au bout de deux heures, le soleil maintenant levé, nous sommes toujours en tête accompagnés maintenant de l’orienteur Benjamin Mauries. nous sommes à la fin de la première carte. Je demande à Max de me sortir de mon sac mes autres cartes. Mais il n’y’ a plus rien, elles ont dû tomber. On sait maintenant tout les deux que nous allons devoir faire course commune, ce qui va complexifier un peu le truc.
Pour pimenter le tout, on commence à faire des petites boulettes en orientation. Niveau orientation, cette épreuve est exactement comme les sections de trail’0 que l’on peut trouver sur un raid multisport. Pas très technique, mais si vous êtes un très bon traileur pas habitué à courir la carte sous le nez, je ne miserai pas grand chose sur votre victoire.
Les ficelles bleues que l’on trouve sur le parcours n’aident que très rarement. Les fois où nous les trouvons, elles nous permettent de nous rassurer sur l’itinéraire.
Le parcours alterne une première partie bien vallonnée avec des choix d’itinéraire puis une seconde partie sur le Larzac qui fait mal au mental. Du 30° au 45° km, nous courrons sur des étendues plane à perte de vue. On parvient difficilement à dépasser les 11 km/h et voyons un binôme constitué de Thomas St Girons et d’un acolyte nous distancer. Les balises sur cette partie seront quand à elle bien technique dans des chaos rocheux. Possibilité de bien jardiner sur zone.
Nous trouvons un ravitaillement en eau salvateur. Les fontaines sur cette courses étaient bien présentes en début de courses mais inexistantes sur la fin.
Nous quittons le Larzac déjà entamés et enchaînons avec la dernière partie bien vallonnée. Nous sommes clairement moins lucides et faisons des erreurs que nous ne devrions pas commettre. Malgré tout, le tracé toujours joueur nous oblige à rester concentré, comme cette descente de 300 m- dans un vallon bien sauvage. Pour traverser la rivière suivante (la Dourbie), pas de pont, mais un gus en kayak qui nous fait la navette (sauf à steeve, qui n’a pas trop compris et à traverser à la nage). Bonne ambiance.
Plus qu’une dizaine de kilomètres, mais avec un morceau de choix. Une bonne remontée sur le Causse noir, au soleil. On en chie, on en chie grave même. Ce chemin sous la falaise ne cesse de descendre et remonter, alors qu’après coup, il y avait une meilleure option de l’autre côté du vallon. Lucidité vous avez dit.
Nous ne somme pas les seuls à la peine, puisque nous passons devant l’acolyte de St Girons. Mais cela ne durera qu’un temps, puisqu’une boulette dans la dernière descente lui permettra de finir devant nous. Nous terminons donc ensemble, Max et moi, bien entamés à la 5° place en un peu moins de 9h pour ces 65 km et 3000 m+.
J’ai adoré le format qui est fait pour les raideurs. Cette course nous a fait découvrir des vrais traces sauvages, même si la lucidité est mise à dure épreuve sur cette durée. Un dernier conseil, ne faites pas comme moi à jouer avec le règlement sur la taille du sac et le poids en eau. Prévoyez large en eau et un sac assez grand pour pouvoir mettre les cartes dedans.
Merci à Steeve qui m’a envoyé les cartes.
Crédit Photo : Roland Thiévenaz/Organisation
8 avis
Guilhem says:
Nov 3, 2016
Merci pour le CR ! 😉
Gaët says:
Nov 4, 2016
Franchement Bat, non quoi… tu peux pas perdre les cartes… on fait pas une batou à chaque course.
Batou says:
Nov 4, 2016
Le pire dans tout çà, c’est que je ne suis pas sur que le réservoir de Baptistade soit épuisé.
agnes says:
Nov 4, 2016
fan de nos patates je lis ton cr au reveil batou, c est sympa a lire.. et puis je retrouve les paysages traverses pour supporter phil au trail des templiers.. des immensites desertiques..seches sauvages avec les vautours qui te surveillent.. sacrée ambiance.. c est beau ce coin.. .j y retournerai bien ballader..je pourrais aller a la recherche de tes cartes perdues…ca pourrait etre un objectif..une course au tresor…!!!
superbe perf en tous cas..bravo.a toi
Kaillou says:
Nov 4, 2016
Excellent, j’espère qu’on verra ce genre d’initiatives plus souvent, sur des formats plus accessibles. Il y a pas besoin de suivre de la rubalise pour faire du trail!
Albane says:
Nov 4, 2016
ça doit venir du prénom, « faire une Batou » fait également parti de notre jargon… sinon, pour valider les balises c’était au doigt électronique ? à la photo ? bref, comment vous étiez contrôlés sur la prise des postes ? merci
Batou says:
Nov 5, 2016
Salut Albane. le pointage se faisait au carton de contrôle, le coté positif c’est que je n’ai pas perdu ce carton, chose qui m’est déjà arrivé en 2009 à ma première participation à la Rhône O’. Comme quoi on progresse…
Batou bis says:
Nov 10, 2016
Genre, oublier ses pompes sur le trottoir avant un raid? Je vois pas de quoi tu parles Albane…
Sinon Batou, tu voudrais faire de la pub pour cette course tu ne t’y prendrais pas mieux! C’est quand les inscriptions pour l’annee prochaine?!!
Bravo pour la perf avec le Max en tous cas !