L’aventure Dauphinoise et le raid Chaud Patate, c’était bien ?

Fidèles à notre résultat au raid, on est les derniers – ou presque – à poster notre CR.
Récit d’un vieux boulet perdu parmi des vrais athlètes.
On était (les) « Chaud Boulette (60)» comme on dit chez nous (au nord du Nord)
3 anciens (+ de 130 ans au total) bons sportifs (1 champion de Belgique de kayak, 1 autre de saut en longueur, 1 finisher Embrunman).
On cherchait à refaire un raid à 3 près avoir terminé dans le ventre mou au Raid du bassin minier l’automne dernier. 5h de sport le samedi, 5h de sport le dimanche, ce qu’on croyait être la définition d’un « raid », quoi. On est donc tombé par hasard sur l’Aventure Dauphinoise …
J’étais fier de mes entrainements qui avaient consistés à courir et rouler 1h sur le temps de midi autour – et sur – nos terrils un jour sur 2 depuis 2 mois. J’ai bien déchanté …
On était déjà un peu moins « chauds » au départ du prologue, même si motivés.
Deuxième balise, déjà rattrapés par une dizaine d’équipe. Puis voilà la neige qui tombe. On part en VTT un peu à l’aveugle, à suivre toutes ces équipes qui nous dépassent une par une. Une branche dans la descente pour une belle balafre à l’œil. Puis la CO où on se met déjà en posture « restons modestes » avec 6 balises.
La remontée en VTT qui n‘avait rien de ma définition d’un prologue genre Tour de France, avec la découverte de vos systèmes de tractage, puis des dossards 1 qui nous dépassent, puis ce chemin de %$@#^!^en dévers pour arriver enfin, péniblement sans savoir qu’il fallait pointer la dernière balise contre les barrières nadar.
On était frigorifiés, fourbus et … plus aucune pression dans mes freins avant. Retour à la Bérangère pour un rapide Carbonara et dodo.
Le réveil ne fut pas trop pénible. Sauf que j’avais oublié mon casque. Il a fallu remonter dare-dare alors que l’heure de départ du bus était déjà atteinte. Et on en a du coup oublié mon sac avec notamment mon p’tit déj et mon bidon vélo. Un petit goût de galère, quoi. Le découragement était tangible. Groggy dans le bus entre mes déboires, le demi-sommeil, le journal radio de 4h, l’équipe d’à côté …
Ciel bleu pour le départ du Canöe. J’envoie courageusement mes 2 compagnons chercher la balise 6 pendant que je vais peinard pointer la 3 et la 4 à pied. On les a eu toutes ces balises, sauf qu’on était déjà crevés et quasiment derniers. Foutue balise 6.
La petite montée du Génépy (quel beau nom) était sympathique avec les groseilles chapardées dans le village. Plus d’autre équipe en vue avant le sommet. Quelle vue, quel vent. On reprend un peu de plaisir (et de monde) dans la descente même si Domi traîne un peu. Départ du VTT … sans frein avant. Je dirige du cul avec la roue arrière bloquée et je me mets à courir dès que je prends de la vitesse. Je déguste…
C’est déjà plus long que tout ce qu’on fait habituellement. On arrive au tir à l’arc. Surprise : Ma femme et les enfants sont là avec un kit de frein et de l’huile ! Elle a fait 3 magasins jusqu’à Grenoble pour en trouver ! Quel bonheur. Du coup, je fais n’importe quoi (dixit le le moniteur) mais ça rentre 3 fois. Premier surpris. On reprend le VTT et Alex commence à en avoir raz la patate. Nous aussi mais on n’osait pas encore le dire. On sent qu’on va être hors délai pour la CO+cordes. Du coup, on prend la route en espérant tomber sur un café. Nada. Ravito. Je n’ai jamais été aussi heureux de voir une boîte à chaussures. On dévore nos portions avant de reprendre la route. On n’avance plus. Cette dernière côte n’en finit pas. Les pénalités pleuvent. On n’est plus à cela près. On monte la tente (héhé la plus impressionnante du terrain) on se raccroche à ce qu’on peut. On répare les freins (merci pour la clé, Gaétan) et on va boire quelques bières au bar du sommet. Bière qu’Alex n’arrive pas à avaler. Signe sans équivoque qu’il est vraiment mal.
Nuit salvatrice (sauf pour mon intestin mais pourquoi diable ai-je planté la tente si loin des WC !) enfin un p’tit déj (il est où le café, bordel) et on part peinard en VTT. La balise 3 nous fait déjà peur, on prend la route et on retrouve pour la fin de la descente les vrais raideurs qui flyent. Quelle différence de niveau. On hésite sur les fringues à retirer puis remettre puis retirer et on attaque la côte en VTT. Enfin ne plus regarder toutes les 2 secondes ma carte. Enfin l’impression de faire partie du peloton des autres équipes. Je craque sur la fin mais pas le choix : aller à Chamrousse en ligne droite, cela veut dire continuer. Derniers lacets. Alex commence vraiment à détester le VTT et regrette qu’il n’y ait pas plus de course, normal c’est toujours les courses qu’on shunte. Arrivée au téléphérique. Les enfants m’attendent et montent avec nous. Quel chouette moment. On en oublie la fatigue. Merci Grazi, tu as du nous attendre des heures tout ce WE. 3/4h d’attente pour la ferrata. C’est pas mon truc du tout. Une fille a encore plus que peur que moi, donc je ne dis rien. Ne pas regarder mes pieds. Attendre que cela passe pendant que les 2 autres rigolent. Descente en rappel dans ce superbe cadre (c’est l’occasion de dire bravo et merci au photographe) puis CO avec mes tendons rotuliens qui me crient « Stop » depuis longtemps. On se dispute sur les balises à faire ou non. Quand j’en trouve 2, je prends confiance et … je nous plante sur la 3eme. L’aire d’arrivée. Enfin. Je prends mon fils de 3 ans avec moi pour passer l’arrivée. J’en pleurerais. On félicite les filles qui nous ont entourées (façon de parler) ces 3 dernières heures. Bravo à toutes les filles participantes. C’était pas un raid de gonzesse. Et pourtant vos résultats sont impressionnants.
Délicieuse assiette de pâtes au Reblochon. On en aurait mangé 4 comme ça. Pas grave, on va se faire une fondue savoyarde en station. Lendemain, balade autour de la Croix de Chamrousse avec les enfants sur le dos. C’est sympa ce coin quand on est touriste, finalement….
Bravo à tous, organisateurs, bénévoles, concurrent(e)s. Vous et votre sport êtes géniaux. Bravo aux O’brothers pour leur conclusion de CR, preuve qu’on peut en avoir dans la tête en plus que dans les mollets. C’était trop dur pour nous. 50eme au total. Un autre monde avec les meilleur(e)s. On a ravalé 100 fois notre fierté. Je ne sais pas si j’oserai en refaire des pareils (dites, c’est où qu’on trouve le calendrier des raids en septembre?) mais c’est un souvenir unique et magnifique.
David

Emouvant ce CR David