Whahou,… après un week-end pareil il difficile de passer à côté d’un moyen de vous conter nos exploits !
Je vais tacher autant que faire ce peut de vous raconter nos aventures aussi fidèlement que possible et je souhaite que mon recit soit à la hauteur de toutes les émotions du week-end.
Après une semaine de stage parapente à st Hilaire assez fatigante (physiquement ça va, mais nerveusement ça vide) je retrouve mes patates préférées sur le campus de Grenoble pour le choix des vélos et le départ en bus vers un lieu encore inconnu.
Hélène, John et Olivier sont déjà là, dans la file, prêts à émarger. Tom et moi les rejoignons. Bonne surprise de se voir offrir des tee-shirts respirants cette année. On nous distribue également un porte carte VTT, quelle riche idée. Les vélos ont aussi pris une gamme, les freins sont maintenant hydrauliques et les fourches bloquables. Mais ils sont toujours lourds et nous n’avons toujours pas le droit d’en changer les pédales plates.
L’expérience nous permet d’équiper correctement nos vélos : tire minette pour traction vélo, mini garde boue avant, matériel de réparation scotché au cadre,…
Tom a pu nous floquer les maillots achetés dans la semaine, on va être tout beaux sur la photo d’équipe.
Départ en bus de bonne heure, direction le Pont-de-Beauvoisin.
Le gymnase est vite investi. Nous choisirons un coin calme.
Après un repas froid préparé par chef Tom (salade de quinoa 5 viandes / salade de patates tomates) nous nous afférons à préparer nos sacs et vêtements pour le lendemain matin :
répartition des gels et des barres, remplissage des poches à eau avec produit énergétique.
C’est l’heure de la réunion des chefs d’équipes, où l’on nous annonce la couleur : demain on commence par 3km de course à pied sur route pour aller chercher les vélos, puis on aura le droit à de la spéléo ! du bike & run (2 vélos pour 5) encore un peu de vélo et enfin un gros Trail avec un parcours bonus de 300m de dénivelé et 3 kilomètres supplémentaires. On finira par le biathlon.
Sur ces perspectives d’une bien belle journée, nous nous installons pour une nuit pas facile : du bruit jusqu’à tard, impossibilité de couper les lumières du gymnase, chaleur,… Les boules Quies sont les bienvenues.
impossible de dormir depuis 4h, je n’ai pas de mal à entendre le réveil à 5h.
Dans le silence, je réveille toute l’équipe pour le petit déj, 2h avant le départ. J’ai préparé des gâteaux sport au chocolat, pas faciles à avaler mais efficaces en bouche. On s’autorise un mini somm’ après avoir avalé ces quelques bouchées.
Quand tout le monde se lève à 6h, nous avons un peu d’avance et de confort pour se préparer et aller s’échauffer.
Les patates répondent bien à mon appel et nous arrivons tout de même à nous échauffer 5-10 minutes.
A 7h le départ est imminent et l’excitation à son comble. Il fait un peu grisâtre et il ne fait pas trop frais.
Sans retard le président lance la course qui prend une allure tout à fait raisonnable.
Nous traversons donc le village de Pont-de-Beauvoisin road book en main. Cette première partie est facile et permet à tout le monde de s’échauffer tranquillement.
Les vélos sont atteints en moins d’un quart d’heure. Comme prévu Raid 74 et Les playmobiles (meilleur temps du prologue) sont présents en tête de cortège. Ces derniers étant un peu plus lents sur la prise vélos, nous menons la course avec « raid 74 – endurance shop » et leurs beaux maillots verts.
Le road-book ne présente pas de problèmes au début, mais au bout de 10 minutes, il ne correspond plus du tout à la réalité. On cherche deux grosses pierres à passer, aucune trace… aucun moyen de se raccrocher à quelque chose, trop peu d’indications.
Demi tour…
On tombe sur les pompiers de Seyssinet, les fruits du chêne, d’autres équipe raid 74… plein de monde perdu…
On tourne, on retourne, on commence à s’énerver…
On finira par tourner à droite à une intersection alors que rien du road-book ne nous inspire. Heureusement, après quelques centaines de mètres, une indication nous permet de nous remettre en selle, déjà 45minutes à la montre, Aïe aïe; dur dur, surtout qu’il semble y avoir plein d’équipes devant !
Plus motivés que jamais, avec la niak de revenir à notre place, nous voilà lancés à pleine allure sur les routes autour du départ, puis sur le GR9 direction la Chartreuse. Le premier point de contrôle nous annonce 20éme je crois… Aie
Suivent de grosses montées sur route. Olivier à un peu de mal à utiliser le tire minette et c’est John qui vient le lui bloquer pour aider Hélène. Le Road-Book est bien meilleur, nous remontons les équipes une à une.
Sur le GR9, voilà déjà 1h que nous roulons, ça bouchonne. Une dizaine d’équipes sont coincées, poussant leurs vélos. Le rythme est trop lent pour que l’on puisse revenir sur la tête et le chemin trop étroit pour passer à droite ou a gauche…
Le sentier longe un grand champs où l’herbe n’y est pas encore très haute. Au bout on aperçoit d’autres concurrents qui poussent leurs montures. L’information ne fait qu’un tour: il faut que l’on passe par le champs ! allez les patates!! go go go!
Super opération ! Elle nous permet de nous retrouver avec un groupe d’équipes roulant un peu plus rapidement. Parmi elles on retrouve nos maillots verts! L’un d’eux semblant avoir un problème de vélo, nous en profitons pour passer devant.
Nous voilà au devant d’une grande montée pentue. On se relaie pour pousser le vélo d’Hélène, très lourd.
La difficulté est avalée rapidement, le paysage s’ouvre un peu et devient plus aérien, plus montagnard.
Une courte redescente sur la route nous amène à un nouveau point de contrôle, nous pointons 3éme équipe à 3minutes ! super, une remontée d’enfer!
La suite est un peu plus roulante, plus agréable. Nous passons au dessus des brouillards matinaux et le soleil vient lécher la végétation alentour. Il est encore tôt, la nature est vraiment belle.
On commence à avoir du mal à revenir sur les équipes, on est plus à notre place.
Dans notre précipitation, nous oublions de nous hydrater et de nous alimenter.
Après une grande montée régulière où les pierres du chemin nous empêchent de rouler à vélo, une vue dégagée nous régale du magnifique panorama de la Chartreuse et de la vallée de St Laurent-du-pont. Le soleil nous accompagne et vient défier les brumes matinales plus au nord.
Une bonne descente nous emmène dans la vallée. Toujours aucun souci de raid-book après le premier problème.
Un nouveau poste de signalement nous annonce en tête ! yakou ! les premiers ont dû faire une bêtise !
Avec l’émulation toute nouvelle nous filons vers la nouvelle épreuve : spéléo.
Nous avons 50 minutes pour réaliser les activités prévues, essayons de ne pas trop trainer.
Après avoir choisi les deux vélos qui serviront au Bike & Run, nous nous ravitaillons en vitesse.
Tom, boosté par cette pôle position, comme à son habitude, nous encourage vivement à envoyer les watts. Nous partons donc à pied suivant un nouveau road-book.
L’équipe doublée dans la dernière grande côte à vélo est sur nos talons. Les verts de Raid 74 arrivent 2-3minutes après nous.
A notre arrivée dans une gorge dont le sol est pavé depuis l’époque romaine, un guide nous invite à nous équiper (harnais de spéléo avec culotte en plastique, longes et casque) et nous envoie vers la grotte inférieure, où nous avons 25 minutes.
Les rochers sont glissants mais la progression est facile. Il faut accrocher les longes sur certaines parties un peu plus dangereuses.
La grotte ressemble à une grande faille qui se serait rebouchée avec les années. De chaque côté la roche est lisse et dessine des formes très arrondies, féminines.
Le sol est celui d’un torrent à sec : de gros cailloux de calcaire blanchi par l’eau, des morceaux de bois flottés.
Nous n’avons pas de lampe frontale, mais des lampions nous fournissent la lumière nécessaire à notre évolution dans ce monde souterrain. L’atmosphère est féerique.
Après 5 minutes de progression, nous sommes accueillis par deux guides qui nous invitent à nous attacher sur leurs cordes : ils nous descendent en rappel dans un gouffre d’une bonne dizaine de mètres.
Alors que John prend les devants, Tom et moi sommes descendus sur la même corde à travers un passage étroit. En bas il faut se raccrocher à une corde fixe au dessus d’un petit lac souterrain et continuer en traversée au dessus de ce dernier. L’ambiance est géniale, je suis aux anges. La grotte débouche sur un espace ouvert.
Il faut alors remonter dans la végétation pour rejoindre une passerelle en bois qui nous a surplombés depuis le départ. Petit coup d’oeil au chrono : ne trainons pas ! retour à la prise de matos en courant. On s’aperçoit en passant au dessus que ça bouchonne déjà au niveau du rappel.
Direction la grotte numéro 2. Nous sommes équipés d’un casque et d’une frontale. Le but est de descendre au fond de la gallerie et d’y prendre une photo originale.
La grotte est plus accessible, le sol est pavé par endroit, sablonneux ailleurs. Tom a récupéré une frontale en mauvais fonctionnement et je m’efforce de lui éclairer la route. Il faut baisser la tête car le plafond n’est pas haut du tout. Ici encore c’est original.
L’idée retenue pour la photo est du light painting (comprendre du dessin avec la lumière). Malheureusement la présence du chrono ne nous autorise pas à plusieurs prises, la seule réalisés n’est pas super satisfaisante… 🙁
On remonte en vitesse, il ne nous reste déjà plus que 10 minutes.
Un court passage au ravitaillement et nous voilà repartis sur le Bike & Run toujours en tête.
Si le parcours est roulant, il faudra faire beaucoup de relais vélo. Mon entrainement course à pied me permet d’envisager d’avaler toute l’épreuve sans toucher au vélo. Malheureusement, Road-Book en main, je me rend rapidement compte que si nous n’avons que 2 vélos sur 5 c’est avant tout pour que ce soit plus convenable à porter : le petit sentier que nous empreintons rapidement est magnifique mais la pente est très raide et il y a des marches à plusieurs reprises.
Hélène qui ne se soucie plus de son vélo donne le rythme en course à pied. Nous arrivons donc assez rapidement sur des sentiers un peu plus roulants où les relais prennent plus de sens. La fin de cette section est même très roulante à travers les champs. Je prendrai mon premier et très court relai vélo.
Nous voilà arrivés à la reprise VTT à St Jean de Couz . Je suis très content de notre performance sur cette section. Je sens cependant avoir pas mal forcé sur les jambes et redoute un peu la suite.
Road-Book en main je préviens les copains : on monte le col des Egaux par la route : un peu plus de 300m de dénivelé.
A peine entamé la montée, deux grosses crampes aux grands adducteurs apparaissent. C’est très douloureux mais pas question de lâcher, je vais monter tranquillement. Je paye là mon manque d’hydratation des premières heures. Oli en bonne forme tractera Hélène sur toute la montée.
Je profite bien de l’absence de difficulté de parcours et de l’autonomie des autres membres de l’équipe pour me restaurer correctement et boire un maximum.
Arrivée au col, une courte descente avec quelques parties chemin nous amènent à Corbel, petit village où nous déposons nos vélos et avons un arrêt chrono de 15 minutes pour le repas de midi.
On profite du créneau pour bien boire, bien manger et faire le plein en victuailles.
Un peu avant la fin du temps réglementaire nous voilà repartis. Pas de traces des autres équipes, c’est bon signe! 🙂
Toujours pas de problème de raid-book, touchons du bois.
Voilà déjà 4h30 que nous sommes partis. Nous sommes dans notre première partie à pied intégralement. Tout le monde court bien et vite. J’accompagne Hélène à l’aide du tendeur dans les quelques relances de la première partie globalement descendante. Arrivée à la passerelle sur le Guier -vif, nous attaquons un dénivelé important et sortons les bâtons pour la première fois.
J’aime cet effort, celui d’une montée raide et régulière. Avec les bâtons et un tendeur accroché au devant du sac d’Hélène, nous avalons le dénivelé entre 700 et 1000m/h suivant les portions.
Olivier a repris les commandes du road-book, j’ai les mains prises par les bâtons. Comme à son habitude Thomas nous entraine sur des rythmes effrénés à coup de « allez, on y va, on donne tout ». A croire qu’il ne se rend pas bien compte des distances qu’il reste à parcourir !
On arrive au lieu-dit « le château », c’est ici que l’on choisi de faire ou non le bonus. Pas le choix, en tête, on se doit d’en faire un maximum !
Sans pause nous voilà enchainant sur 700m de dén. supplémentaires. direction le col de bovinant.
Tom a pris mon relai et aide notre championne à suivre le rythme infernal de ses coéquipiers.
Le chemin grimpe à un bon rythme au font du vallée triste froide et sombre. Le moral est bon, l’ambiance est bonne. Tom nous rappelle qu’il ne se laissera pas rattrapé avant l’arrivée et nous invite à ne surtout pas lever le pied.
Petit à petit le paysage s’ouvre, la neige apparait et le parcours prend un tout nouvel intérêt.
Au premier petit col, à peine le temps d’enfiler un coupe vent avec Olivier, Hélène et les deux garçons sont déjà loin devant. Il me faudra quelques minutes pour les rejoindre.
Je sens que cette longue montée ma bien vidé.
Passage près du Petit Som, avec un passage bien sympa et un peu aérien.
Nous voilà dans la descente direction St Laurent du Pont, au programme un bon 1200m de dén en négatif.
Oliv toujours au roadbook s’en sort super bien malgré les données parfois approximatives. Toute l’équipe descend à bon rythme dans la première partie.
Je ne me sens pas en grande forme. Les sentiers sont magnifiques. Parfois des arbres en travers nous obligent à faire un peu de gym. Les mouvements extrêmes me font prendre de belles crampes. l’hypo me guette quand je commence à avoir du mal à suivre mes coéquipiers. Les quelques barres que j’avale rapidement ne contrent pas le vide qui se creuse en moi.
On croise les organisateurs qui se demandent si on a eu du mal à trouver ou non, car il y a des problèmes dans le roadbook. Bon, on a un peu hésité mais on s’en est sortis alors ça va.
Les patates profitent de la moindre occasion de plat ou de faux plat (même montant) pour trotter. Quelle forme, je me sens obligé des les suivre malgré la fatigue…
Je rattrape Hélène dans une côte, elle me demande si ça va. Je lui explique mes crampes et mon hypo. Elle me conseille une barre endurance de chez Decath.
Essai concluant ! Je mange toute la barre avec plaisir (doucement parce que c’est du costaud ces petits trucs).
Je sens qu’ Oliver fatigue un peu, il perd confiance en lui sur le RoadBook.
On ne perd pas de temps pourtant et basculons rapidement dans la dernière partie de la descente qui nous emmène droit sur la reprise vélo. Moi ça va beaucoup mieux et la descente se passe très bien, les jambes sont là. Le rythme n’est pas très élevé mais reste très correct.
Tous content d’en avoir fini avec la course à pied, nous nous restaurons aussi vite que possible (Thomas nous presse toujours, il veut la gagner sa journée le bonhomme). Je me force à bien manger et bien boire avant de repartir, fixe le bout de carte IGN qui nous sert de guide jusqu’à l’arrivée sur le porte carte et me concentre à nouveau. John oublie son casque mais fait demi tour pour le récupérer.
L’orientation n’est pas dure. Les coupes par la route sont possibles à de nombreux endroits mais les points de contrôle ne sont pas indiqués, cela oblige tout le monde à faire le parcours en entier.
Le single track du début est très sympa, bien qu’un peu technique pour la 8ème heure d’effort. Tom paye un peu son absence de ravitaillement au dernier point.
La suite se passe par la route, toujours à bon rythme, moi un peu au radar.
Entre-deux-Guiers se profile, tout le monde est à bout…
ça y est, voilà les ballons jaunes ! 8h24… wha!
Il reste le Biathlon : faire un tour de gymnase à fond la caisse, tirer 5 plombs, faire les boucles de pénalités si besoin et passer le relai.
Hélène commence avec un tour de course tranquille, 5/5 au tir (heureusement non?) et hop, c’est à moi ! je pars à fond !
Je ne relève le pied que quelques dizaines de mètres avant de tirer.
premier plomb : yes !
second : yes !
troisième: yes : trop bon !
quatri… merde ! le coup est parti tout seul ! Heureusement le mec cool m’offre un plomb.
quatrième : yes !
cinquième : …. merde !
vite le tour de pénalité !
et je passe le relai à Tom. Puis viennent Olivier et John. La prestation est correcte même si l’épreuve est prise un peu à la légère du fait que l’on soit tout seuls.
Les Raid 74 vert arrivent une bonne 15aine de minutes derrière nous, suivis non loin par Raid 74 rouge et les pompiers de Seyssinet.
Après s’être installés et douchés, toute l’équipe s’est retrouvée au centre ville pour une petite bière bien méritée.
La pasta party est bien meilleure qu’en 2009, les pâtes sont bien cuites et les quantités sont au rendez-vous.
Au briefing des chefs, on apprendra que nous sommes relégués à la 3éme place, à 1 minute de « fruit du chêne » et 25 des raid 74 vert, la faute au biathlon ! 20 ème position = bonus de 18minutes et raid 74 6 ème = bonus 46minutes ! aïe aïe aïe. Le coup au moral est dur.
Pas facile de remotiver les patates qui ne se rendent pas compte qu’on est 3 ème, que les 4 èmes sont à 35minutes, que les 2èmes vont sûrement finir à 4 et que si les premiers nous mettent 28 minutes sur une épreuve, on peut en faire de même le lendemain…
Toute l’équipe s’endort d’un sommeil réparateur, vers le second jour où rien n’est encore joué. Le départ sera donné en ordre inverse du classement de la veille, donc à 6h11 pour nous.
4 avis
ToNiO says:
Mai 12, 2010
bien sympa ce petit récit ! Vous êtes impressionnants les patates !
admin says:
Mai 12, 2010
merci :), tu verras que la suite est toute aussi chevaleresque 🙂
nicnic38 says:
Mai 13, 2010
bel esprit pour une équipe de costauds… même sans entrainement!!!
Vincent "Poc" says:
Mai 13, 2010
La suite ! La suite !