C’est long, il fait trop chaud ! Première journée de ce raid en Lozère, midi, et nous sommes en train de hisser nos VTT péniblement sur le Causse Méjéan.
Sous ce soleil de plomb, heureusement voilé, chaque minute semble en durer 10 et ces 3 kilomètres de portage dureront une éternité…
C’est que la journée a commencé depuis pas mal d’heures déjà : après une très courte nuit à Mende sous les « boum-boum » d’une soirée électro dans le coin, nous embarquons à 4h30 du matin dans le bus direction le Mont Lozère.
Nous, c’est 6 Chauds Patates, (Max, Gaët, et PtitBen pour l’équipe homme, Margot, Simon et Batou pour l’équipe mixte) accompagnés d’une soixantaine d’autres équipes venues de toute la France pour répondre à la question : « kicéleplusfort2France».

Le matin, tout va bien -http://photogractif.fr/-

6h du mat, on s’élance à pied à l’assaut du massif du Mont Lozère. Gaëtan, au sommet de son art du départ, nous gratifiera de l’une de ses plus belles prestations en hommage à Brassens : Tous derrière et lui devant !
Ca va déjà vite et on sent que la journée va être chaude. L’équipe homme restera en contact avec le groupe de tête sur les 3 premières épreuves (Trail O, VTT technique dans les chaos rocheux, CO aérienne). L’équipe mixte est distancée d’entrée, mais un seul mot d’ordre sur ces 2 premières heures : Se GERER !

plaisirs lozeriens

A la faveur d’une erreur du groupe de tête dans la descente du premier VTT, l’équipe mixte recolle et tout le monde roule à bonne allure, même si les gros moteurs de Team2raid on déjà quelques minutes d’avance. Ca va vite, c’est beau, on kiffe être là dans ce super terrain de jeux et au milieu de tous nos copains.
Ca va vite, trop vite peut être. Une chute de Margot, un rythme qui ralentit légèrement et une orientation moins fluide nous fait lâcher ce groupe définitivement. Les hommes restent au contact et on prend tous un pied d’enfer dans la dernière descente ludique, une petite trace sauvage au milieu des fougères en plein milieu du parc des Cévennes. Ha, quel pied, mais quel pied ! On peut mourir tranquille après ça, le plus tard possible, mais on peut mourir tranquille…

La dernière remontée sur route nous ramène à la réalité, en fait, le vélo, des fois ça fait mal aux jambes.
On garde le rythme sur l’interlude trailesque suivante, 6 km où la seule préoccupation est de garder un rythme soutenu.
Transition, on recharge en eau, et c’est repartit en VTT pour un VTT road-book. L’équipe organisatrice nous montre son talent et son sens de l’anticipation, en neutralisant la première partie du VTT qui posait problème suite à une erreur du roadbook. La suite du VTT, vous la connaissez, on coule notre bielle dans cette longue montée et étrangement on revient sur deux équipes qui sont encore plus à la peine que notre équipe mixte : les nordistes de générale d’épargne et Issy aventure qui jetteront l’éponge plus loin. A part l’équipe mixte de Gravelines qui impressionne, les équipes nordistes ont été bien à la peine sur cette édition.
Une fois le coup de chaud présent, la suite se passe un peu mécaniquement :

y’à rien là !

Remplir les bidons d’eau –boire-courte CO sur le causse- boire-Court VTT-remplir les bidons-boire-récupération des baudriers- boire et manger- petit trail le long de la crête-boire-rappel vertigineux de 90 m-boire-descente neutralisée dans les éboulis-Co sprint à la recherche de fontaine pour remplir les bidons.
L’orga nous avait annoncé la veille que la dernière section, le canoë dans le Tarn de Florac à Quezac serait galère « nous avons mis 1 heure en mai, la semaine dernière avec le manque d’eau nous avons mis 2h30 ». Et en effet, c’est galère, à chaque rapide nous sommes obligés de sortir le kayak, de le tracter sur quelques mètres, et refaire cela une quarantaine de fois.

Les mulets a l’avant du bateau

A ce jeu là, ce sont les équipes les plus motivées (et les plus légères) qui s’en sortent le mieux, à l’image de Gravelines qui mettent 20 minutes à nos 2 équipes. Comme quoi, il ne faut rien lâcher moralement même quand la journée de course dure 12 heures.
Repas à Quezac, les patates hommes sont 7°, mais a part la première équipe (Team2Raid), tout le monde se tient en 20 minutes, rien n’est joué.
Coté mixte, 8° scratch et 3° mixtes, mais 30 minutes derrières les hommes et donc les 2 premiers mixtes. On va crânement jouer nos chances le lendemain.

Débriefing de la journée

Dimanche, 4h30, c’est repartit à pied sur un rythme beaucoup trop élevé pour un tel horaire. La montée sur le Causse est un peu dure à digérer, mais suite à quelques erreurs du groupe de tête, tout le monde se retrouve en tête de course pour le lever de soleil.
La bataille fait rage sur le Kayak, plus navigable que la veille jusqu’à St Enimie. On serre ensuite les dents pour l’avant dernière montée sur le Causse. Pour les équipes patates, le raid se joua sur les deux étapes suivantes : un gros VTT de 24 kilomètres, où l’équipe mixte perd tout contact avec les deux premières (Team2Raid et Gravelines). La raison : on manque de rythme, quelques hésitations en orientation. Mais bon gré mal gré, on parvient à hisser nos vtt sur le dernier Causse pour une dernière CO, qui s’avèrera bien plus technique qu’elle n’y paraît. On galère jusqu’à ce que la 4° équipe mixte, Issy Aventure nous reprenne. On se met dans le petit train, jusqu’à ce que l’on double ensuite notre équipe homme qui n’est pas à la fête sur cette épreuve.

trail matinale

Quel moment galère pour l’équipe Homme. Alors qu’ils ont lutté à coup de minutes avec les premiers pendant deux jours pour rentrer dans le podium, ils perdront ½ heure sur cette épreuve que les premiers bouclent en 29 minutes. Il ne reste plus qu’une dernière grosse descente en VTT pour rejoindre l’arrivée. On peut profiter du gros boulot des Lozeriens pour nous créer un petit chemin au milieu des broussailles de toute beauté.
L’orage nous accompagne désormais sur ces dernières minutes de course, où on finit, encore une fois, enchanté de cette petite journée (7heures) dans le plus beau coin de l’univers pour la pratique du raid.
La suite de la journée nous permet de découvrir le podium  la ©cérémonie protocolaire de remise des prix ©FFTRI. On aura bien rigolé à se faire donner des consignes strictes pour monter sur ce podium.
Tant que la FFTRI nous apportera ce cadre, cette rigueur mais que les organisateurs nous proposeront des courses aussi belles, aussi variées et que l’ambiance entre nous coureurs sera aussi bonne et sans (trop) de prises de tête, on ne peut que se féliciter de cette collaboration.