Pour étancher sa soif d’aventure, y’avait de quoi faire le week-end dernier… L’équipe de Philippe nous avait préparé un sacré chantier. 17 sections toutes plus belles les unes que les autres, dans un lieu idyllique pour notre pratique. Malheureusement pour tout le monde, le mauvais temps s’est invité à la fête. Et il n’a pas fait semblant.
Pluies diluviennes, brouillard, vent,… de quoi finir rincé dans tous les sens du terme.

Contexte:
6 bons hommes qualifiés pour cette finale 2012, Batou blessé, Djé et Pif pas dispo,…
Pas trop d’équipes inscrites côté mixte, ce qui nous permet, si on le souhaite, de courir dans cette catégorie pour y jouer le titre (car normalement pas assez de points).
Blessé depuis la CCC et le Rif,  je suis bien motivé à reprendre mais pas très en cannes.

Oli, Jo et Max, tous fringants, formeront donc l’équipe homme prête à en découdre.
Salomé étant motivée à aller jouer avec nous,  on choisit de laisser tomber une équipe homme au profit d’une équipe mixte inédite : Salomé, Yoyo et moi, Gaët.
Cela me convient parfaitement.

équipe le matin

Objectif:
C’est la reprise. Blessé depuis fin Août, j’ai chaussé à nouveau les runnings 6 jours avant le départ. La blessure (TFL) est partie, mais le cardio aussi.
Je fais équipe avec deux supers loustiques: Salomé ma championne favorite et le grand Golgoth Yoyo avec qui on partage toujours de superbes aventures.
Comme à chaque fois, l’objectif numéro un c’est de se faire plaisir. Mon objectif numéro 2, personnel, c’est de faire une belle orientation.
Pour assurer sur ce point et en accord avec le grand, j’enchaîne toutes les sections qui paraissent techniques sur le papier. Yo me relaiera sur les sections restantes.

Compte tenu de la forme et du niveau de l’équipe, on part sur une stratégie peu ambitieuse : ne prendre pratiquement aucune option au départ pour assurer de faire la totalité du raid.

Section 1: Le premier part en trail, récupère une carte et la donne aux deux autres qui partent en canoë ordre libre.
On choisit de faire courir Salomé, en se disant qu’elle ne perdrait pas trop de temps et qu’on serait plus rapides à 2 gars en kayak. Notre championne arrive bien placée, 5 minutes derrière la tête de course.
Le niveau d’eau est très bas et les 2 options nécessiteraient un portage.  J’ai fait le mauvais choix de partir en Crocs, alors qu’il faut cavaler sur les berges.

Lac Salvetat bas

Le lac est un peu bas et la course est souvent la meilleure solution © OrientRaid

La section est vite avalée et j’enchaîne, après avoir changé de chaussures, sur la seconde section avec Salom.

kayak salvetat

© OrientRaid

Section 2: Trail+CO IOF
La miss a attaqué sa préparation hivernale, et moi je suis pas au top. Du coup notre équipe est homogène. On ne se fait doubler que par les cadors du jour, Benj & Daniel, Benoit & Sylvain et enfin Oli & Jojo.
Après le trail, on enchaîne par une belle CO IOF. Je suis bien dans la carte et pas mal en cannes. Je décide de tout faire, les options ne sont pas un gros effort.
On croise personne, je ne fais qu’une ou deux petites erreurs d’approche, mais on ne perd pas plus d’une minute en tout.
Une bien belle section, beaucoup de plaisir. Mention spéciale au ramasseur de champignons et son sac cabas rempli de gros cèpes.

iof_section2_fr_2012_tace

Belle carte IOF

brouillard

A l’arrivée, on ne trouve pas Yoyo tout de suite, le camion est vide. Heureusement il n’est pas bien loin et prêt.
J’enchaine avec lui sur la:

Section 3: VTT’O IOF
C’est pas sorcier, on avance bien.
Les sentiers ne sont pas toujours très roulants quand on est hors des pistes principales, sur l’herbe détrempée. Il pleut sans répit depuis le canoë.
Je suis pas au mieux car l’hypo me guette, mais cette dernière est gérée à vitesse grand V avec le gel GO2 qui va bien.
Je fais un mauvais choix avant la balise 9 et décide de couper hors chemin au plus court. Cela nous gratifie d’un bon bain dans un ruisseau plus profond qu’il n’en paraissait et 5 bonnes minutes de portage dans les genets.
Comme depuis le début, je suis bien dans la carte et on termine la section à bon rythme sur un bout d’IGN.

Section 4: CO Photo Aérienne
Salomé me relaie et je prends ma première pause. La consigne est de ne pas prendre d’option.
Les cocos s’en sortent assez bien et ne perdent pas trop de temps sur Quech avec qui nous avons partagé un bout de chemin sur le VTT précédent.

Section 5: VTT IGN
On est déjà hors délais pour les options, même si on avait choisi de ne pas les faire. Il fait toujours très mauvais mais je me réchauffe vite.
On rattrape Rudy et Bill.
J’ai du mal à interpréter notre vitesse de progression sur la carte et cherche les éléments trop tôt. On perd un peu de temps, Arverne et Quech prennent un peu le large.
Seconde boulette quand je décide de prendre à gauche. Quelques 500m plus loin une épingle me recale. Voilà 8 minutes en l’air.

boulette vtt

boulette vtt

On rejoint Sylvain et Vincent (Lafuma) pour un petit bout, jusqu’au sommet de la grande descente (1000d-).

balise 1

Balise 1 juste avant la descente. Mais on avait pas la vue. © OrientRaid

Cette dernière est glissante (dales en pierre). Je ne veux pas tomber et suis plutôt sur la défensive tout le long. La vitesse de progression n’est pas top mais pas de chute. On perdra 10 minutes supplémentaires sur Quech et Arverne.

descente pierres

Un extrait de la descente © OrientRaid

Malgré la météo rendant l’itinéraire glissant, ce sentier est un régal.
On arrive finalement au départ des cordes et du trek montagne.

corde pluie

© OrientRaid

Section 6&7: Corde + Trek Montagne. (8,5km, 920md+)
On joue à fond avec les barrières horaires (sans le savoir, on a rien noté nulle part). On peut partir mais sans faire les options.

Le rappel est vite avalé (c’est nous qui fermons l’activité) et j’enchaîne avec Salomé sur un beau trek trapu. Comme depuis le début, je n’attends pas la championne qui monte à 1000m/h sans sourciller.
Le gros dénivelé est donc avalé à bon rythme.

orient raid montagne

Ce que l’on aurait pu voir par beau temps

Je n’ai pas ma boussole (perdu en vtt sûrement) et l’orientation dans le brouillard, sur le plateau, est assez coton.
Tout se passe très bien, mais après la balise n°2, alors qu’il faut simplement rentrer, nous manquons de prendre un énorme vol.
Croyant marcher tout droit (en suivant un axe), nous avons tourné en rond (trace GPS à l’appui). Heureusement, par l’opération du Saint Esprit des raideurs en perdition, paumé à une intersection (et visibilité 5m), sort du brouillard notre Oli national!
Accompagné de Max, ils nous situent sur la carte et nous expliquent qu’ils courent directement à la fin de section car ils n’ont pas trouvé l’option A. (ils perdent ici leur chance de podium)

trek montagne

trek montagne brouillard

Dans la descente technique qui suit, un moment d’inattention me fait chuter. rien de grave.
A l’arrivée, je m’aperçois que j’ai perdu mon doigt électronique ! sûrement dans ma chute… 🙁
Par chance (une fois de plus), nos poursuivants directs l’on ramassé ! ouf.
On retrouve Yo qui n’est pas super serein car son compteur ne marche plus et qu’il attaque avec Salomé.

Section 8, VTT Road Book.
De mon côté, je prends le camion pour ma seconde pose de la journée. La route est longue pour l’assistance suivante et je pense à eux sous la pluie.
La barrière horaire de fin est à 21h30, ce qui leur laisse plus de 2h30 pour faire les 18km et 770d+/-. Je ne me fais pas de souci.
Pourtant, sous mon pancho, à 21h15, je commence à avoir des doutes. Et quand une bénévole glisse « l’équipe 44, ha oui, ceux qui ont mal aux doigts et à qui il manque des cases de road book » je commence même à m’inquiéter sérieusement.
Mais la magie opère et deux frontales fendent le brouillard à 21h28! Bravo!

Section 9,  Trek IGN.
Transition de 2 minutes, Yo n’est pas frais. Il a chuté dans le VTT précédent et s’est ouvert la main. Ils ont perdu beaucoup de temps et sont très déçus.
A ce moment je suis lucide sur le classement et nos chances. On doit simplement finir la section,si possible pas trop tard pour se reposer un peu.
Rapidement on rejoint deux coureurs « Open » qui nous demandent de l’aide tant le brouillard et la nuit sont opaques;
J’accepte volontiers leur compagnie.
L’orientation est extrême dans ces conditions. Il faut s’approcher à moins de 2m pour trouver les chemins. La progression est lente est fastidieuse.
Yo n’est pas au mieux, mais sert les dents. Difficile de garder le moral quand on ne voit que ses pieds pendant plus de 2h.
La section se termine enfin un peu après minuit.

Yoyo profite de la chaleur de la petite salle où une bonne petite soupe nous est offerte pour se faire recoudre (à vif) la main. Il ne pourra pas faire de vélo demain, à la rigueur un tout petit peu de CO, avec un plastique sur la main.
On ré-organise donc rapidement les rôles.

La nuit va être très courte car le départ est à 4h. Je ne ferme pas l’oeil.
La pluie n’a toujours pas cessé et c’est sous des trombes qu’il faut sortir du camion et se rendre au départ à 3h45 du matin.

Section 10, IOF ville à 3.
Le départ en masse c’est toujours super excitant. On pointe les 3-4 premières balises avec les copains Benj Dan et Nico. Je les perds au détour d’une ruelle et enchaine seul. Je râle un coup alors qu’une grande partie des équipes coupent la propriété privée en vert. Bonne CO quand même, on sort bien placés.

CO IOF 4h du mat

CO IOF 4h du mat

Section 11, VTT’O IGN
Salomé  est en forme, on avance bien. Je suis toujours bien dans la carte et j’oriente sans erreur. On passe par l’option C entre la 1 et la 2, l’itinéraire est logique. Devant ça roule assez fort, mais l’orientation n’est pas fluide.
Ma coéquipière râle un peu car sa lampe n’a plus beaucoup de pile. La mienne marche bien mais je sais que je joue avec le feu car la batterie a une durée de vie très limitée (Nao Petzl). Il ne lui faut d’ailleurs pas longtemps pour  appeler à l’aide de 3 flashs lumineux. Il reste encore 1h de nuit à tenir, c’est trop. Heureusement nous sommes bien entourés.
C’est Aloïs et Alex qui nous emmèneront jusqu’à la fin de la section.

Section 12, Spéléo
 Il fait frais dans la grotte.Même froid. Quatre balises sont cachées dans l’obscurité. Il s’agit, hors chrono, de toutes les ramener.
On commence par la 4ème où deux itinéraires semblent possibles. Je prends le mauvais et nous rampons pendant plusieurs minutes avant de tomber sur un cul de sac. Salomé râle à juste titre. Nos lampes frontales sont en panne, il fait froid et on n’avance pas un cachou dans les galeries étroites…
grotte
Heureusement les autres balises s’enchaînent bien. A la sortie on nous annonce que les options suivantes sont fermées (encore une barrière que j’avais noté nulle part).
Je récupère Yoyo pour une section pédestre.

Section 13 , Trail IGN + CO Aerienne

Belle Zone pour une Co

Belle Zone pour une Co

Bien parti, je vole sur la 5. On s’apprête à la laisser tomber quand quelques coureurs nous mettent sur la voie. Désorientés, on bafouille un peu les deux suivantes.
On finit dans la roue d’Alex P.
Philippe, le directeur de course, nous apprend que la course est stoppée en attendant une prise de décision. (il faut dire que c’est vraiment le déluge + éclairs et orage).
On rentre se mettre au chaud et se changer au camion.
30 minutes passent et, même changés, l’envie de repartir est sacrément entamée.
Un bénévole nous apprend finalement que l’alerte rouge météo sur le département oblige l’organisation à couper la course.

50 minutes plus tard nous voilà à l’arrivée, au sec. Partagés entre le sentiment d’inachevé et le soulagement.
Après un bon repas, on monte sur la boite, à la 3ème place derrière Quech et Arverne un peu plus sur les dents ce week-end.
Sans le détail, je n’explique pas encore les 5h30 de retard qu’on se paye le samedi sur les deux équipes.
EDIT: On fini 6ème au scratch, à un peu plus d’une heure. 🙂

Bien content de ces deux jours nous reprenons la route des Alpes et celle de nouvelles aventures.

Merci à toute l’orga pour le gros boulot et cette belle aventure que vous nous avez proposée. A l’année prochaine, avec le soleil dans le ciel et dans le coeur.

podium