« Le raid c’est trop facile comme sport. Il suffit d’avoir un bon orienteur et c’est gagné ». Je ne sais plus d’où je tiens ces propos, (surement d’une conversation de fin de soirée un peu arrosée). Bref, j’ai voulu vérifier ces dires et me voilà donc inscrit pour le raid de la licorne en compagnie de Clément Valla, un gars qui sait se servir d’une boussole.

Le raid de la licorne, c’est la nouvelle version de feu « le raid de la vallée de la Creuse ». Il y a 7 ans, ça avait été mon tout premier raid et j’ai depuis choppé le virus.

Gaëtan sera également de la partie, en compagnie de Thomas Fauvet, l’équipier de ses débuts.

Thomas, qui sait appuyer sur les pédales.

Après un « bed and breakfast “ à Saint Etienne pour récupérer Clément, on part donc Samedi matin direction Aubusson. Une fois n’est pas coutume, on est en avance. Tellement large, que l’on va se faire un plat de pâtes dans un resto du coin.  Leur spécialité : la galette creusoise.

Au resto, jusqu’ici tout allait bien

La recette :

– Attendre une heure le plat de pâtes afin d’avoir extrêmement faim à 2 heures du départ.

-Récupérer un plat ENORME (compter 1 kilo de pâtes pour 3 personnes et autant de sauce).

-Se gaver, histoire de faire honneur au tavernier et montrer que l’on est des bonhommes, des vrais.

-Partir deux heures plus tard, en plein cagnard, pour un départ bien rapide en vtt.

Voilà, vous avez la recette de la galette creusoise. Si personnellement je l’ai concoctée lors du premier vtt, Clément l’a, quand à lui, préférée pour le run and bike de 10 km qui a suivi.

Gaët n’est pas aux mieux non plus. Heureusement, seule l’équipe de Ligéraid parvient à faire le trou.

Après ce prologue de 22 kms en VTT et 11 en run and bike, nous sommes 3°et 4°, à 19 s d’écart. Absolu raid est juste devant nous et ligéraid 6 minutes devant. On file se rafraichir en prenant une douche, essayons de se requinquer. On n’est pas vraiment au mieux, mais la partie orientation du soir pourrait être à notre avantage. Pendant ce temps, Gaëtan fait 22 bornes en VTT pour le fun, histoire de retourner à Aubusson pour remettre son ancienne chaine de VTT, car sa cassette est bien usée. Coup de chance, l’orga avait prévu un réparateur de vélo. Le magicien a ainsi pu lui changer toute la cassette, mais aussi la câblerie.

Le magicien

La nuit arrive. L’orga nous explique le détail de la section de nuit : 8 km de CO sur une carte de sprint, et 16 de VTTO sur de l’IGN. Départ toutes les 30s dans l’ordre du classement. C’est un peu la confusion pour la remise des cartes, on part donc nos deux équipes groupées avec Clément pour nous montrer la voie et faire le rythme. La première partie, semi urbaine, n’est pas bien propre. On traversera des champs de ronces bien virulents. Clément peste sur les quelques défauts de carto et de traçage, et contre le fait que je n’arrive pas à aller plus vite pour lâcher les autres patates qui profitent du train. 2° partie plus urbaine et sympathique dans le village de Felletin. On fait une CO bien rapide, même si on aurait pu optimiser sur l’ordre.

Enorme cafouillage à la transition, l’orga nous fait vider plusieurs fois nos doigts, on perd quelques minutes précieuses. Ensuite, toujours à 2 équipes, nous partons dans la mauvaise direction en VTT. Le temps que l’on se recale, nous reprenons le bon chemin, nous avons perdu toute l’avance et les frangins Baudet sont revenus. Gaët et Tom font un mauvais choix, nous ne les retrouverons qu’aux derniers kilomètres. Les singles sont magnifiques et la nuit apporte une fraicheur bienvenue. Ce sera la meilleure partie du raid pour moi. On se regroupe à 3 équipes à la fin, mais Tom a un souci avec son dérailleur et lâche une minute à l’arrivée. Après l’étape de nuit, nous sommes maintenant premiers et  deuxième, mais les frères Baudet sont bien costauds et veulent nous priver de ce doublé.

Les patates, meneurs d’allure

On file jeter la tente et on s’endort quelques minutes plus tard, le corps encore chaud de l’effort. Réveil à 6 heures. Le speaker réchauffe l’atmosphère, car ce matin, la brume est bien épaisse.

On repart en VTT pour cette journée de 6 h. Une petite traversée de la Creuse pour avoir les chaussettes mouillées toute la journée et c’est parti pour les choses sérieuses. Le premier vtt montant permet de faire une coupure. On part à 4 équipes pour la CO. Les 2 équipes patates, les frères Baudet, et XTTR. Clément fait le train pour le groupe. Cette situation l’énerve, mais je suis à fond derrière, et je n’arrive pas à faire l’effort pour pouvoir s’échapper. On finit cette section de 29 postes et enchainons sur un vtt road book sans compteur. Les Chauds Patates 2 et XTTR ont fait un petit écart, profitant encore une fois d’un cafouillage au vidage de puces. Malgré une belle erreur au début de 4 minutes, on comprend le truc et arrivons au départ de la section déterminante : Trail et CO. Encore une fois, les ravitos sont monstrueux et on en profite pour faire le plein. Ceux qui feront l’impasse sur ce ravito comme Gaët, le payeront cher dans cette section. Le trail de 2,5 kms est inintéressant, que de la route. On prend la carte et le festival de Clément commence. Il récupère dès le poste 2 XTTR et Chaud Patates 2, et fait le rythme ensuite pendant plus d’une heure. Les équipes lâchent une à une et nous revenons de cette CO accompagnés des frères Baudet. On profite du temps neutralisé pour aller tirer à la carabine. Cette épreuve est beaucoup trop importante en terme de bonus (15 minutes à gagner) et le raid peut se jouer là, c’est dommage. Je fais un sans faute, tout le contraire de nos adversaires du jour, qui sortent dépités avec 15 minutes de malus. Gaët fait un 2/3 et reste encore dans le coup pour la 2° place. Nous repartons avec les Baudet pour le dernier VTT. Sauf casse mécanique, nous allons gagner ce raid, mais tout est à faire pour la 2° place. Au bout de 10 km, un des frères casse la chaine. Déjà qu’ils n’avaient pas le moral suite au tir, là ils sont au fond du trou. Nous apprendrons par la suite qu’ils ont abandonné à 30 minutes de l’arrivée. Ca sent bon la deuxième place pour Gaët et Tom. Il nous reste juste un dernier trail dans Aubusson, que je termine en mode « sauve qui peut » derrière Clément, toujours frais, et c’est l’arrivée !

Clément, frais et au frais

Un bon repas, une bonne douche et une belle remise des récompenses pour notre doublé.

Nous repartons donc content de ce raid. L’organisation est pleine de bonne volonté, ce qui leur permettra de gommer leurs petites erreurs pour l’année prochaine, année du challenge.

De notre côté, nous constatons que nous devenons spécialistes des raids alpins et que nous éprouvons des difficultés sur ce type de raid très roulant et rythmé.

Mais comme dit le dicton, « il suffit d’avoir un bon orienteur », donc merci Clément !

Crédit photos, raid de la licorne.