Avec Maxou on était partis pour faire l’Ultra des Karellis. Malheureusement la course a été annulée faute de participation.
On a donc décidé ensemble de se rabattre sur un Trail.
Initialement partant pour le X-Trail de Courchevel, Maxou me motive pour le Maratour sur lequel il lorgne depuis plusieurs années.
Nous voilà donc engagés pour 43km et 3100m de d+. Passage sur le Glacier de la station et point culminant à 3417m d’altitude.

Je retrouve mon Max dimanche matin pour le retrait des dossards.
On se prépare tranquillement.
Je n’ai qu’une seule expérience sur cette distance, l’an dernier au trail Ubaye Salomon. J’ai encore du mal à choisir mon équipement.
J’opte pour un sac à dos, camel back et bidons ainsi qu’une paire de bâtons. Je pars donc avec un peu plus de 2L sur le dos et presque 3kg (veste, gants, bâtons, …).

max tout beau pur courir

max tout beau pour courir

On a conscience que l’on est pas entraînés spécifiquement pour cette course. On a tous les deux très peu de volume en course à pied ces derniers temps.
(Max presque zéro, et moi tout juste 20km/semaines). Aujourd’hui c’est donc plaisir avant tout.

Le depart est donné un peu après 8h. Je pars aux avant-postes.
Sans en faire trop, je suis vite rattrapé par un groupe de 4. Il y a Maxou, un coureur visiblement sponsorisé par Adidas tout de blanc-vert vétu, un coureur à grosses cuisses avec un maillot de vélo rouge et un dernier coureur en noir.

départ dans la station

départ dans la station

Je reste en embuscade à la 5ème place, je garde des jambes pour la suite. Je perds quelques secondes pour faire un arrêt toilettes et sortir mes bâtons qui ne tiennent pas sur mon nouveau sac.

la descente continue

la descente continue

Après 20minutes de descente, on commence enfin à monter. Il faudra prendre son mal en patience, cette côte fait 2200m de déniv.
Je déplie les bâtons et ne cherche même pas à courir. 100m devant, le coureur vert et blanc alterne marche et course. Il n’a pas de bâtons et transporte seulement un porte bidon. Je regrette mon choix du gros sac.
Je double rapidement le coureur noir et revient sur Max qui occupe la 3ème position.
Je suis obligé de faire une nouvelle pose pour régler mes lacets élastiques qui me font mal.
Max prend alors une vingtaine de mètres d’avance que je mets presque 20 min à combler.
Derrière il y a des coureurs qui montent fort, je me dis qu’il ne va rien falloir lâcher.

Je me concentre sur l’alimentation et choisis de prendre un gel toutes les 45minutes.

Max vers 2400m

Max vers 2400m

les deux hommes de tête à 2400m

les deux hommes de tête à 2400m

On continue, Max et moi, à la troisième et quatrième position jusqu’au ravito de 2600m. A ce point, nos deux coureurs de tête font une pose pour charger en eau.
Partis en quasi autonomie on a pas besoin de s’arrêter ici.
1h40 de course, je suis donc en tête suivi par Maxou, mister rouge à grosses cuisses et mister Adidas sans bâtons.

Après 2600m

Après 2600m

Max recolle vite et on distance un peu nos deux poursuivants.

sous la pelle

sous la pelle mécanqiue

Arrivé sur le glacier, je fais un mini détour en me plantant de chemin.
Max me prend 10m. Impossible de recoller, les 10 deviennent 20, puis 50, 100…

trail on the rocks please.

a trail on the rocks please.

Derrière, le coureur sans bâtons accuse le coup et celui à grosses cuisses me talonne dangereusement.

j'ai l'impression d'être suivit...

j'ai l'impression d'être suivi...

Au sommet Max a presque 1minute d’avance.
À la descente par le même chemin, on évalue les écarts. Un coureur au buff endurance mag revient fort en 4ème position alors que notre ami Adidas souffre de ne pas avoir de bâtons.

Je reviens sur Max au bas du glacier alors qu’il recharge sa poche. Je profite de l’avance qu’il me donne pour manger une powerbar et l’attendre un peu.
On croise tous les traileurs qui montent sur cette portion d’aller-retour, ils ont tous un mot sympa.
On enchaine à deux la descente roulante, sans forcer. Le rythme est presque trop lent, mais la course est encore longue (reste au moins 2h).

De nouveau au ravito de 2600, on bifurque sur une montée courte qui nous permet de basculer sur la station.
Il s’en suit une nouvelle et longue descente raide et tapante jusqu’aux bas des pistes.
On est rejoints par le 3ème et le 4ème qui mettent un peu plus de rythme.

Notre groupe de 4 coureurs est presque compact au niveau du ravito du 30ème, départ de la dernière boucle annoncée terrible. Je m’arrête pour la première fois remplir un bidon. J’ai pris vraiment trop d’eau au départ.
Maillot rouge allonge mieux et file devant.
J’ai les intestins capricieux depuis le matin, et cela devient insupportable. Je suis obligé de m’arrêter dans un buisson.
Max a quelques mètres d’avance que je réussis tant bien que mal à combler.

Dernière montée © Patricia Bouème

Dernière montée © Patricia Bouème

On a attaqué la dernière montée, au soleil. Je me souviens du compte rendu de Nicolas qui l’avait trouvée terrible. Je sers les dents.
Le 4ème, le coureur au buff n’est pas loin. Les jambes sont encore super, mais je suis crevé, j’ai le coeur très haut, je n’arrive pas à relancer.
Max commence à me distancer. Le 4ème se rapproche. Je n’y arrive plus… mon corps ne veut plus et je n’avance plus un cachou. Je suis obligé de m’asseoir quelques secondes sur le côté.
Le 4ème me rattrape alors et m’encourage amicalement.
Je repars sans trop tarder.

Le sommet de la bosse arrive enfin, je me force à courir dès que la pente est meilleure. Comme les jambes sont bien et que le profil est descendant, j’arrive à faire descendre le cardio.
Plus besoin d’économiser les jambes, je peux lâcher les chevaux.
Les chaussures ne tiennent pas bien, c’est dû au mauvais laçage. En choisissant bien les appuis ça passe quand même.
Je reviens sur le 4ème qui me laisse passer gentiment.
La descente est suffisamment longue pour que je revienne aussi sur Maxou qui couine un peu.

Il reste 1km de roulant, j’encourage mon coéquipier à ne rien lâcher. Le 4ème est tout proche.
À sa vue, je décide de profiter de mon avance pour faire les derniers efforts jusqu’à la ligne tranquille. J’espère très fort que Max gagnera son combat. Je ne suis pas assez confiant et facile pour attendre et l’aider dans son face à face.
À 20m de l’arrivée, je me retourne pour attendre mon Maxou qui a réussi à tenir !
On finit main dans la main ce beau combat !

Arf, belle course quand même !
5h13min34.

Le premier est Arnaud Bremont (nono69.tk), un coureur du Team vélo BVsport loire issu du vélo de route justement.
Je note sa belle 39ème place à la CCC 2010 (2 places devant Damien). Ce n’est pas un coureur exceptionnel, mais il a plus d’expérience que nous sur le long et cela lui a bien servi dans la dernière boucle je pense.

Le quatrième qui a fait une super course et à qui il manquait 100m de d+ pour faire 2ème est David Allouard. (9ème du Maratour de Chartreuse cette année)

Le cinquième, à plus de 15 minutes, et Antoine Allongue, Team Outdoor Paris. Venu aux Deux Alpes pour faire un bloc prépas CCC. Je crois qu’il a compris qu’il a intérêt à prendre des bâtons fin août ! 🙂

podium maratour glaciers 2011

podium maratour glaciers 2011

Prochain gros rendez-vous: L’aventure Aveyronnaise, avec Maxou et Tomtom dans l’équipe ! 🙂

EDIT 7/10/2011: Arnaud Bremont termine 15ème de la CCC 2011 (12h09), et Antoine Allongue 23ème (en 12h28).