Samedi matin, après une soirée passée avec le reste de l’équipe des chauds patates, nous partons ; John, Marion, sa copine Hélène et moi pour La chapelle en Vercors, le lieu de départ du raid.

Hélène et Marion sont au départ du circuit F tandis que John et moi nous présentons sur le parcours A. Malgré le départ tardif (12h30), nous sommes à la bourre. La préparation du matériel s’est faite par échange de mails et nous avons chacun trouvé le matériel adéquat : une tente ultra light, un réchaud léger ainsi que de la nourriture lyophilisée. A chaque raid sa spécificité. Ici il faut privilégier le poids tout en emportant l’ensemble du matériel obligatoire inscrit dans le règlement.

Une fois arrivés sur le lieux de départ, nous sommes frappés par le nombre de personnes : plus de 1000 équipes de 2 personnes sont au départ. Ça fait du monde !

départ impressionnant

Tout cela ne nous met pas en avance. Nous mangeons notre repas de midi assez tard, une heure avant le départ. Une fois la vérification du matériel effectuée, nous entrons dans le sas de départ. 4km de route à effectuer en moins d’une heure pour arriver au déclenchement du chrono.

oliv et john au départ

John et moi décidons de les parcourir à un bon rythme de façon à s’assurer de ne pas « bouchonner » à la prise des carnets de route.

Les deux bleus au déclenchement chrono. (Photo http://www.obivwak.net, Cyril Crespeau)

Dès que nous avons les indications sur la localisation des balises, nous reportons les 5 premières sur la carte puis partons : la course est lancée ! Je tiens la carte, John me donne les indications sur les postes (définition, coordonnées de report sur la carte). Dès les premiers postes je sens que je ne suis pas dans mon meilleur jour. Pas besoin de se chercher des raisons, il faut se donner à fond en se disant que ça ira mieux plus tard. John est très à l’aise et me décrit le paysage en avance : «  à droite une dépression, à gauche des cailloux … ^^ » Néanmoins je reste lucide et les postes s’enchaînent. Une surprise au poste 5 : la tresse de pré balisage est là mais pas de toile ni de boîtier ! Que faire ? Je décide de prendre une photo de la tresse pour prouver notre passage si on conteste notre course une fois arrivés. Peu de temps après nous croisons des bénévoles et leur expliquons rapidement le problème. Nous comprenons que nous sommes les premiers sur le circuit (mais pas forcément les plus rapides car l’heure de départ est échelonnée par la portion de route en hors chrono). Des caméras nous filment, nous nous sentons des ailes, comme au Tour de France !

Premier poste technique : une charbonnière en forêt. Je doute un peu, ne sais pas trop si nous devons monter ou descendre. Quelques minutes passent et nous trouvons le poste en même temps qu’une autre équipe. Impossible de s’accrocher, ce sont des avions ! Notre moral en prend un petit coup. Toujours pas très rassuré sur mon orientation, je suis obligé de ralentir pour éviter une grosse erreur. Là- encore sur une petite imprécision, nous sommes repris pas l’équipe des Quech’. Nous courons avec eux jusqu’au poste suivant avant de se faire distancer. Plusieurs postes plus tard, nous revoyons les T-shirts vert des Quech. Le moral remonte et faisons jeu égal avec eux dans la montée très raide. Nous les reperdons sur un mauvais choix d’itinéraire. La course progresse et nous arrivons vers Fond d’Urle, dans un joli paysage de prairies. Malgré la visibilité plus grande, il faut toujours rester concentré car à cause des touffes d’herbe, le terrain n’est pas courant. En meilleure forme qu’en début de course, je motive John à accélérer pour tout donner sur les derniers postes. Nous arrivons à l’aire de bivouac après un peu plus de 3 heures de course. Bien fatigué, je suis très heureux de ma journée, ça aurait pu être bien pire ! Un bénévole nous indique que nous sommes la 3ème équipe du circuit A à être arrivée, nous nous prenons à rêver du podium. Le classement de la journée publié plus tard ravisera nos ambitions, nous sommes 7èmes à plus de 20 minutes de la tête. Le top 5 est jouable mais pas bien mieux. Hélène et Marion arrivent peu après. L’installation des deux tentes se fait dans un coin assez abrité du vent et le plus plat possible. Petit à petit, le campement géant se remplit, à la fin on ne voit qu’un ensemble continu de toiles de tentes. Après avoir cherché en vain des amis, nous distinguons deux catégories de personnes : les « racers » équipés de lyophilisés et de tente simple toit et les « bons vivants » munis d’une tente spacieuse ainsi que d’une bouteille de rosé pour les plus motivés !

camping sauvage (Photo http://www.obivwak.net)

Au menu pour le soir, c’est œufs brouillés aux oignons, viande séchée et mousse au chocolat en dessert. Les œufs brouillés ne se mangent pas trop mal mais la viande séchée est infâme. Nous aurons du mal à la finir ! Une fois le repas avalé, je vais rapidement me coucher, cette première journée m’a vraiment éprouvée et je dois me reposer pour être au top le lendemain. John me rejoint quelques temps plus tard. Pour moi la nuit se passe assez bien mais beaucoup ont eu froid. En effet, au lever à 5h, la tétine de mon camel-back est complètement gelée. Pour le petit déjeuner, nous n’avons pas prévu grand-chose à par la mousse au chocolat. Vu la température extérieure, nous la mangerons façon chocolat chaud ! Nous rangeons rapidement nous affaires et faisons le plein d’eau. Néanmoins, nous sommes un peu en stress, car il y a beaucoup de monde, et il est facile de se perdre et le jour n’est pas encore levé.

Le dimanche matin. (Photo http://www.obivwak.net)

Les départs sont donnés en type poursuite pour les 8 premières équipes du circuit A. Ainsi, la première équipe part à 6h, suivent les autres équipes, avec le retard accumulé par le jour 1 de course. Notre heure est 6h23, deux équipes sont moins de 5 minutes devant nous. Mes sensations sont bien meilleures que la veille, ce qui nous permet de faire un départ canon : nous sommes l’équipe la plus rapide sur les deux premiers postes ! Nous reprenons quelques équipes mais là encore je ne peux accélérer sous peine de « disjoncter » et faire une grosse erreur. Sur un long poste à poste, je dévie un peu de l’itinéraire voulu, et nous nous retrouvons à traverser une forêt alors qu’un chemin nous aurait permis de rejoindre le poste beaucoup plus rapidement. Je manque de perdre mon calme, mais John m’encourage même si cela doit être dur pour lui de courir sans vraiment savoir où l’on va. Sur les portions montantes, John me dicte les coordonnées des postes que je reporte sur la carte. Avec la définition du poste, le risque de faire une erreur de report est assez faible. Les 5 derniers postes de la course sont très faciles et communs à tous les circuits. Nous croisons beaucoup de monde ce qui remonte bien le moral. On remarque légèrement devant une équipe sur notre circuit. Une place à gagner ! Nous donnons tout sur les 3 derniers postes. C’est terrible : John est bien farci et je ne suis pas mieux, je prends des crampes dès que je fais un faux-pas. Néanmoins nous les distançons dans la dernière côte et arrivons 5èmes, 1 minute devant eux. Une dernière vérification du matériel (tente + duvet cette fois) et nous pouvons tout relâcher et nous reposer. Hélène et Marion arrivent plus tard. Malheureusement, une erreur d’orientation les fait rater un poste, ce qui les met hors course. Qu’à cela ne tienne, l’important était de se faire plaisir et c’est le cas ! Nous mangeons tous les quatre le repas qui est très bien apprécié : des ravioles. Tout au long du raid, nous avons aussi beaucoup aimé l’esprit « nature » avec, le cadeau de bienvenue (un pin et un sapin à planter), des toilettes sèches au départ et à l’aire de bivouac, et une bonne signalisation du tri des déchets.

Nous avons aussi été impressionnés par le grand nombre de bénévoles et par l’organisation bien rodée. Comme beaucoup, nous n’avons pas trouvé l’orientation très technique, cela peut se justifier par le grand nombre de chemins sur la zone, ce qui donne toujours des points d’attaque sûrs et proches du poste.

Olivier

Photos olivier

Photos obivwak

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